Sophia Aarabi, qui a décidé de travailler dans l'Economie sociale et solidaire, s'est rendue chez Fondesurco, l'une de nos IMFs partenaires au Pérou, afin de rencontrer des micro-entrepreneurs tels que Yaneth dont voici l'histoire.
Yaneth Rosmery Amesquita Delgadillo a 35 ans, elle est mariée et a deux fils. Elle et son mari habitent depuis toujours à Aplao, la capitale de la région Castille, à environ 3 heures de route d’Arequipa.
Ils travaillent tous les deux comme ouvriers agricoles pour le compte de propriétaires terriens. Chaque année, le couple participe à deux campagnes agricoles : de novembre à mars, ils cultivent le riz ; et d’avril à octobre, ils cultivent la pomme de terre. Les conditions de travail à Aplao sont difficiles pour les ouvriers agricoles en raison de la chaleur et de l’humidité ambiante.
Yaneth commence sa journée de travail à 7h du matin et la termine à 17h, avec une pause d'une heure pour déjeuner. Lorsqu’elle a fini sa journée de travail dans les champs, Yaneth se consacre à une toute autre activité. En effet, depuis plusieurs mois et afin de subvenir aux besoins de toute la famille, Yaneth s’est lancée dans l’élevage de jeunes taureaux. Elle les achète nouveaux-nés dans le village voisin d’El Pedregal (zone laitière très importante), situé à une heure de route d’Aplao. Tous les jours, avant de rentrer chez elle, Yaneth remplit de grands sacs d’herbe fraîchement fauchée, destinée à nourrir ses trois jeunes taureaux. Son fils aîné ainsi que son époux l’aident régulièrement pour le fauchage.
Les revenus générés par cette nouvelle activité me permettent de payer la scolarité de mes enfants. Mon plus grand souhait aujourd’hui est qu’ils poursuivent leurs études et qu’ils aient un avenir meilleur que le mien !
Après le microcrédit :
Yaneth a bénéficié d'un prêt solidaire refinancé par les Babyloaniens pour lancer cette activité d’élevage de taureaux. Elle a pu acheter de jeunes taureaux au prix de 250 nuevos soles chacun (environ 75 euros) et les vendre au bout d’un an au prix de 900 nuevos soles chacun (environ 270 euros). Cette activité représente aujourd’hui une source de revenus non négligeable pour Yaneth et sa famille ; cela lui a notamment permis de payer l’école pour ses enfants et d’acheter leurs fournitures scolaires. Son prochain microcrédit devrait lui permettre d’acheter plus de bétail pour augmenter ses revenus.