Marion Gaborit a entrepris un grand voyage autour du monde pour aller à la rencontre des femmes agricultrices. Elle souhaite rendre compte de leur travail au quotidien, mais également rapporter quelques délicieuses recettes que vous retrouverez sur son blog. Parmi les femmes qu'elle rencontre, certaines, comme Sarom, ont obtenu un microcrédit et été financées sur Babyloan.
Sarom a 54 ans, elle est mariée depuis 30 ans et a trois fils. Elle habite à Kash Poy, le village où elle et son mari sont nés. Ils vivent aujourd’hui tous les deux avec leur petite-fille Li-Li, âgée de 4 mois, que ses parents qui travaillent en Thaïlande leur ont confié. Comme sa mère et ses grand-mères avant elle, Sarom est agricultrice : elle cultive des choux chinois qu’elle vend chaque soir à une acheteuse, et que les locaux achètent sur les marchés alentours. A ce jour, elle n’est pas propriétaire des terres qu’elle cultive, qui sont bien trop chères à l’achat, mais elle les loue avec sa sœur, son associée.
Elle estime que son travail est d’autant plus difficile qu’elle est une femme et qu’elle ne possède presque aucun outil, si ce n’est une bêche pour remuer la terre, un couteau pour couper les choux et des tuyaux qu’il faut joindre aux canalisations installées à même le sol. Son mari, agriculteur également, l'aide dans toutes ces tâches.
Sarom vend ses choux chinois 800 riels le kilo, soit 0,20 euros, et peut gagner jusqu'à 10 000 riels par jours (environ 2 euros) lorsque la qualité des choux est bonne. Malheureusement, les choux chinois ne devraient idéalement être plantés et récoltés que durant l'hiver cambodgien, car les étés sont trop humides. Mais Sarom n'a pas d'autre choix que de travailler toute l'année, indépendamment des aléas climatiques qui peuvent détruire toute une récolte.
Je n’ai pas pu financer l’éducation de mes fils mais j'espère pouvoir offrir cette opportunité à ma petite-fille. Moi-même je n’ai été à l’école que 4 ans, et je travaille la terre depuis mes 14 ans.
Après le microcrédit : Sarom a demandé un premier microcrédit en 2013, financé sur Babyloan, pour acheter des graines et planter de nouveaux légumes. Récemment elle a souscrit un second microcrédit afin d’acheter des fertilisants. Elle peut ainsi espérer obtenir de meilleurs rendements et des revenus plus importants. Son prochain microcrédit devra lui permettre d’acheter ses propres terres et de s’équiper mécaniquement.
Sarom a d’autres rêves : elle rêve de voir la mer un jour, mais aussi de voyager à l’intérieur de son pays pour voir comment travaillent les autres agriculteurs. Surtout, elle rêve de se rendre à Siem Reap, à 4h de bus de son village, pour visiter le temple d’Angkor Wat avec sa famille.