Benjamin a 28 ans, il est marié et père de trois enfants. Benjamin vit au cœur de sa grande famille dans le village d’Ouegnan, commune de Guihoyo, dans le cercle de Kolokani à Koulikoro. Issu d’une famille d’éleveurs bovins, Benjamin est le seul de sa fratrie à avoir nourri l’envie de se consacrer au maraîchage.
Son travail dans les champs
Le jeune agriculteur entretient un champ à quelques kilomètres de son village. Soumis aux caprices des changements climatiques entrainant des saisons sèches persistantes et des pluies incertaines, il a appris à répondre aux caprices du temps en irriguant manuellement une partie de sa plantation.
Les migrations sont courantes dans le village. Les jeunes hommes et femmes gagnent la capitale pour chercher de quoi subvenir à leurs besoins personnels et familiaux. D’autres tentent « l’aventure » périlleuse souvent désastreuse de la traversée du continent à destination de l’Europe. Lorsqu’on lui demande s’il a pour projet de partir ailleurs et ainsi suivre les pas de l’ainé de leur fratrie qui a fait le choix de l’Espagne, sa réponse est sans appel, claire et précédée d’un large sourire : « Si tu as un travail chez toi, il n’y a aucune raison d’aller ailleurs ! »
« Jègè jigi ye ji ye*, Si tu as un travail chez toi, il n’y a aucune raison d’aller ailleurs ! »
Après le microcrédit ?
Grâce au prêt qu’il a obtenu, Benjamin a doté son champ d’une motopompe afin de lui permettre d’irriguer plus aisément les parcelles de sa terre. Il cultive aujourd’hui plus d’un demi-hectare de terrain, dans lequel il s’affaire à faire soigneusement pousser tomates, poivrons, concombres et oignons en quantité, dans son champ bordé de manguiers et de goyaviers.
Benjamin a aujourd’hui remboursé la totalité de son prêt. Il s’occupe dignement de son champ et subvient en partie aux besoins de sa famille.
Quelques anecdotes...
Benjamin ne craint pas la problématique de débouchés, l’an dernier, une société est venue acheter une grosse partie de ses récoltes directement à l’entrée de son champ. Dans le cadre du programme FIER, Benjamin a participé à une foire agricole au cours de laquelle ses fruits et légumes ont remporté un franc succès. Les rêves sont précieux lorsqu’on dispose des moyens nécessaires pour les mener à la vie, Benjamin ne se soustrait pas à ses ambitions. A la question « et après ? » il répond fièrement : « je serai le plus grand maraîcher de Kolokani ».
*« l’eau est le meilleur refuge du poisson »